Micro résister au micro commentaire

Publié le par stéphane.grim

Réaction à un texte sur Marianne :"Le PCF : une autre manière de vendre des salades" 21.08.2008.
* Modifs postérieures


Bon le texte est un (gros) tantinet cynique. On pourrait penser à le lire qu'agir auprès de la population c'est du saupoudrage, de la manipulation, de l'absence de vision, pour résumer du « un peu médiocre et n'importe quoi », ceci contrairement à une grande politique nationale, européenne et surtout internationale.

D'abord croire comme une partie de la classe politique et notamment l'aile droite du PS que seule les instances internationales et l'augmentation du niveau de formation peuvent agir c'est naïf ou méprisant pour les hommes qui vivent ailleurs et sont en concurrence avec nous, c'est aussi idiot compte tenu du risque potentiel de dérive de la population ici.

Ensuite croire qu'une action locale a peu d'intérêt ça en revient au débat qui opposa assez fortement M. Onfray à J. Attali sur d'un côté les micro résistances et de l'autre l'action de l'intérieur en haut du système. Comme si les micro résistance étaient inutiles.

Elles le sont d'autant moins que la plus grande partie de la population, classes populaires et classes moyennes dans une large partie s'effondrent et donc se radicalisent. C'est d'ailleurs une technique parfaitement éprouvée dans l'histoire que ce soit pour des actions qu'on perçoit comme constructives à travers le militantisme et l'éducation populaire mais aussi dangereuses comme savent le faire des mouvances religieuses extrêmistes.

Donc à l'évidence cette action est non seulement très utile mais, je précise, elle rentre enfin dans un travail mêlant action concrête et donc capacité à expliquer un combat idéologique. Visiblement l'auteur de l'article n'est guère sensible à ça perdu dans ses sphères vaporeuses.

Bien sûr que ce travail doit être complété par une action à d'autres niveaux et notamment sous forme programmatique et d'unité d'action entre partis mais c'est prioritaire d'aller vers ces formes d'actions.

On pourrait dire en résumant qu'il faut mêler les micro résistances à l'entrisme.

Enfin pour clore je dirais que l'auteur aurait intérêt à jeter un oeil sur Jacquiau qui explique parfaitement l'historique, les mécanismes, et les conséquences de la grande distribution dans leur logique de privation des libertés économiques et de fait sociales.

Nous avons devant nous des hommes discutables mais en tout cas des structures qui sont véritablement nos ennemis et en tant que tels à, selon le cas, redémocratiser ou réguler plus ou moins drastiquement : la publicité et la communication, les médias de masse, la grande distribution, le système financier bancaire et d'assurance, le secteur de l'eau entre autres*. D'ailleurs plusieurs ( tel M.N. Lienemann) ne s'y trompent pas lorsqu'ils parlent de constituer une sorte de front des producteurs (et exclus) contre les rentiers.

Je ne suis pas communiste mais on aurait tort de mépriser un parti parcequ'il est perçu comme « has been ». Même si on peut critiquer son histoire (nationale), son fonctionnement, sa manière d'agir, il reste un partenaire incontournable et bien utile dans un combat commun.

Voir dans cette action une sorte de charité c'est avoir perdu de vue qu'il y a une volonté de transformation derrière même si ce parti est en crise. Mépriser une action politique visant au mieux vivre ce n'est pas montrer l'impuissance de cette action, mais l'impuissance dans laquelle se trouve l'auteur pour saisir le monde dans lequel il vit.

Publié dans politique

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