Le Monde... clos

Publié le par stéphane.grim

Réaction au texte "lettre ouverte aux modernes du 20ème siècle" sur http://benoithamon.fr/ du 25.08.2008

Le Monde comme Libération correspondent depuis de nombreuses années (bien avant 2000) à une ligne qu'on voit portée fortement par une partie des grands élus et du bureau nationale du PS. Bien sûr ils s'opposent à la brutalité politique de ce gouvernement, mais seulement à la brutalité des moyens. Ils sont en accord profond avec l'orientation, par fatalisme, cynisme, en pensant sacrifier quelques générations pour un avenir meilleur ou pire par véritable adhésion.
On peut parfaitement se revendiquer de ceci ou cela, se dire réformiste ou de gauche.Le problème est que les différences sont si béantes avec une partie du PS et avec les perdants (l'immense majorité de la population) que cette fine couche de "winners" finit par être bien seule à se croire réformiste et de gauche. La schyzophrénie, le manque d'informations, la manipulation plus ou moins refléchie permettent à ces pauvres fous de rester provisoirement à flots mais leur destin est scellé... ils coulent.
Ils s'éloignent à grands pas de toute liberté économique ou politique, de toute idée d'égalité sauf celle des startings block de départ (et encore il est probable que la pente naturelle en amenera certains à pencher vers le déterminisme), toute idée de fraternité, de laïcité, unicité et même tout simplement de sens moral et d'une quelconque spiritualité. Leur soutien de plus en plus aveugle et forcené à un système qui nie l'idée républicaine, l'humain, l'être dans les faits montre l'ampleur de la crise. Ils ne peuvent en être les gagnants mais ils auront aidé à le bâtir.

Dans ces conditions on n'est pas trop surpris... pas surpris du tout même, de voir que Le Monde ait refusé de publier ce texte.
On peut nous répondre qu'ouvrir des droits de réponses à tort et à travers c'est s'engager dans une escalade... bon pourquoi pas au premier abord. Sauf que... sauf que ce journal ne peut oublier le contexte politique, l'approche du congrès, le poids du PS en tant que parti de gouvernement (qu'il soit nul ou non peu importe), des tensions internes au PS, que ce soit entre le bureau et beaucoup de militants et au sein même du bureau.
Refuser ce texte c'est donc clairement faire un choix idéologique et continuer sur une ligne claire (sic), celle que nous pouvons voir à la télévision (ex : C' dans l'air), la radio (ex : sur France culture "le rendez vous des politiques") ou la majeure partie de la presse : il n'existe que Delanoé et Royal (les autres cités étant Valls, puis un peu Moscovici, Dray et Aubry ).
Dans les médias comme dans l'éducation, dans tout système d'information, la neutralité est un leurre. On peut aller vers elle mais jamais la toucher. Taire c'est encore prendre parti. La voix et l'oeil sont des acteurs, qu'on le veuille ou non.
Refuser ce texte n'est pas du tout en opposition avec l'orientation politique de ces gens, la liberté par la contradiction est progressivement mis hors du champ. Ces hérauts "modernes" (comme tu dis) clament leur amour de la liberté mais couche après couche ils la font disparaître.

J'aimerai bien ne pas avoir à chanter comme Anna Marly :"le vent souffle sur les tombes, la liberté reviendra, on nous oubliera, nous rentrerons dans l'ombre (complainte du partisan)"... hélas je crains que le vent nous y porte... vite.

 Merci pour ce que tu fais en tout cas.

 

Ha petite info que je donne, puisqu'aller faire sa fouine ailleurs ça aide à la compréhension souvent. Je vous conseille vivement d'aller jeter un oeil sur cette petite conférence de Cochet (verts), vous y trouverez une vision large même si nous ne devons pas exclure l'aspect social et républicain justement. http://www.dailymotion.com/relevance/search/cochet/video/x5t2hi_pic-de-petrole-et-decroissance-16_news (il s'agit de la partie 1, vous avez les 5 suivantes toujours sur DailyMotion)
On y retrouve le contenu d'un travail intellectuel mené depuis plusieurs décennies par des chercheurs et différents penseurs. Je ne vous cache pas que vous allez être sans doute effrayés (c'est le moins que je puisse dire) mais ces informations sont contrevérifiables et nous font reprendre pied avec le réel, avec ce que signifie un monde fini.

Nous sommes dans une course de vitesse avec des crises croisées majeures, potentiellement bien plus graves en termes de destruction que le XIVème siècle ou le XXème siècle et nous n'en sortirons que par un contrat où le social sera lié à l'environnemental, pour que la population saisissent son intérêt et ne choisisse pas consciemment la barbarie.

Publié dans politique

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